dimanche 9 septembre 2018

LE CITOYEN PARFAIT

Il est difficile de trouver, dans tous les espaces de vie dans lesquels navigue le citoyen, des éléments concrets de satisfaction. Bien au contraire, le premier magazine, le premier quotidien, qui tombe sous ses yeux se nourrit des désagréments, réels ou créés de toutes pièces, qui maintien le lecteur dans ce qu’il possède naturellement de plus détestable : la critique négative systématique de tout ce qui lui arrive.

Sa vie ne lui semble faite que d’intentions de nuire, de LUI nuire, de la part de ceux à qui il a confié, l’aurait-il oublié, le soin de gérer la maison commune.
Ah, pauvre citoyen ! Éternelle victime expiatoire d’un mal dont il n’a jamais été à l’origine et qu’on lui fait payer lourdement au quotidien.

« L’Histoire, écrivait au début du 20ème siècle le sociologue Gustave le Bon, n’est guère que le récit des efforts accomplis par l’homme pour se construire un idéal… et le détruire ensuite lorsque, l’ayant atteint, il en découvre la vanité ».

Stupéfiante et éternelle réalité ! Hier comme aujourd’hui, l’humain continue donc à trainer son Histoire comme un fardeau insurmontable d’insatisfactions.

Pauvre humain ! Pauvre citoyen ! A quel moment de sa vie, de "son" histoire, décidera-t-il de chercher à comprendre la nature de son rôle dans la vie de sa communauté ? Son devoir s’arrête-t-il à la sortie des bureaux de vote, alors qu’il vient de charger de mission ceux et celles qui s’en sont portés candidats ?
Toute mission donnée, ne suppose-t-elle pas un contrôle de la part de ceux et celles qui l’ont confiée ? 
Qui assure ce contrôle aujourd’hui, autres que ceux qui, vivant mal leur défaite électorale, n’auront d'autre intention que celle de perturber de toutes les manières possibles la mission de ceux et celles qui ont accédé, pourtant démocratiquement, aux postes de responsabilités.
Pourtant, le rôle d'une opposition n'est pas d’empêcher la majorité de gouverner, mais d'être une force de propositions alternatives pertinentes, construites pour l'intérêt général des populations.

 Il serait temps que le citoyen reprenne la main sur la vie de sa communauté. Dans son rôle de contrôle tout d’abord, en s’informant lui-même directement de ce qui se débat dans les institutions.

Combien assistent régulièrement aux séances des conseils municipaux ? 

On a maintes fois observé combien la présence d’auditeurs dans une réunion de conseil peut changer la nature des débats entre une majorité et son opposition.
 Il est plus confortable, en effet, de se garder d'aller vérifier par soi même se qui se débat, et de porter ensuite une critique furieuse de ce que l'on imagine savoir.

Ou bien encore de formuler des réprobations à partir de ce que rapporte le monde des médias sur la vie des communautés, qu'elles soient locales ou nationales.

Se placer dans le sens de la critique commune. Voilà qui fait exister le citoyen ! Critiquer… ce que tout le monde critique, quelle qu’en soit la motivation, quel qu’en soit l’objectif, fusse-t-il le plus pervers et hélas le plus incongru.

Le monde journalistique, est mis lui-même régulièrement sous le feu de la critique. À juste raison semble-t-il, tellement ses intentions sont douteuses. L’objectif absolu, dans ce monde ultra libéral, est de fidéliser les lecteurs et de vendre un maximum de supports. Tout peut être bon pour cela, tout, y compris le mensonge et les « fausses nouvelles » qui se répandent aujourd’hui comme trainées de poudre.
Comment donc le citoyen sensé peut-il se situer dans ce magma d’informations dont toutes peuvent être douteuses ?

La première démarche serait celle de comprendre et d’admettre qu’il se fait abuser en permanence, par des porteurs de nouvelles qui ont bien d’autres objectifs que celui de l’éclairer réellement sur ce qui se déroule.

La seconde serait de se rendre critique… de la critique et de n’être satisfait qu’après avoir investigué toutes les expressions sur un même fait. Cela lui consommera un temps certain, celui, précieux, qui lui permettra de construire lui même son propre avis définitif.

La troisième, enfin, serait de limiter sa volonté de regard critique au territoire de proximité sur lequel sa vie se déroule. 
On ne peut à la fois regarder et servir le Monde et ses proches.

Nous ne pouvons pas grand-chose, au niveau individuel, sur l’Histoire du Monde, d’autres s'en sont chargés. Nous pouvons beaucoup, par contre, sur celle de nos proches. Alors ?




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